Assemblée générale de la JSJ – samedi 2 avril 2022
La Jeunesse socialiste jurassienne (JSJ) informe qu’une assemblée générale s’est tenue le samedi 2 avril 2022 à la Brasserie des Deux-Clefs à Porrentruy. Celle-ci a adopté les recommandations de vote concernant les objets soumis au prochain scrutin populaire.
Scrutin populaire du 15 mai 2022
Objets fédéraux
Référendum au sujet de la révision de la loi sur le cinéma
La JSJ appelle le corps électoral à voter OUI à la révision de la loi sur le cinéma.
Les plateformes internationales de films à la demande sont appréciées de nos concitoyen.ne.s dont le pouvoir d’achat majoritairement élevé contribue au fait qu’elles y dégagent d’importants profits. Aujourd'hui, l’ensemble de ceux-ci part à l'étranger, notamment dans des productions américaines ou européennes. Avec la nouvelle loi sur le cinéma, une part minime de 4% dudit chiffre d’affaires devra obligatoirement être réinvestie dans des productions suisses. Toutefois, cette mesure n’aura aucune conséquence négative pour les petits acteurs de la branche : en effet, les chaînes de télévision suisses et plateformes diffusant peu de films ou dont le chiffre d'affaires est inférieur à CHF 2,5 millions seront exemptées de l'obligation d’investissement. Ce mécanisme permettra non seulement de développer notre industrie audiovisuelle, mais sera également favorable à de nombreux secteurs économiques.
Par ailleurs, l'obligation d'investir est également favorable aux plateformes. En effet, contrairement aux pratiques en vigueur dans certains États européens qui exigent le paiement d’une taxe ou d’un impôt, la loi sur le cinéma préserve la liberté de choix et l’autonomie des plateformes qui ont chez nous de nombreuses possibilités pour remplir leur obligation. Parmi elles figurent notamment les (co)productions de nouvelles séries et films ou encore l’achat d’œuvres existantes permettant aux plateformes d’étoffer leur catalogue et d’améliorer leur attractivité sur le marché suisse et international.
La nouvelle loi sur le cinéma permettra également de produire des séries et des films suisses avec des budgets plus importants. L’entrée des acteurs de films à la demande sur le marché helvétique assurera une plus grande diversité de projets et représente un potentiel d’innovation important pour notre industrie. De surcroît, le public suisse profitera de ce dynamisme sans devoir y contribuer financièrement.
En outre, nos voisins ont déjà introduit avec succès des obligations légales d'investissement pour les fournisseurs de films et de séries, si bien que de nombreuses séries européennes sont vues dans le monde entier. La Suisse, au contraire, étant à la traîne dans ce domaine, la nouvelle loi sur le cinéma introduit les conditions nécessaires au renforcement de la compétitivité nationale dans les coproductions internationales et créera de nouvelles opportunités pour les jeunes cinéastes, ce qui permettra également d’éviter la fuite de nos talents vers des pays disposant de moyens plus importants.
Référendum au sujet de la révision de la loi sur la transplantation
Elle appelle également le corps électoral à voter OUI à la révision de la loi sur la transplantation.
La révision de cette loi intervient dans un contexte dans lequel près de six personnes meurent chaque mois en Suisse car elles n’ont pas trouvé de donneuse ou de donneur d’organe. La situation a d’ailleurs empiré ces dernières années, les listes d’attente et les délais s’étant allongés. Pourtant, des sondages et enquêtes montrent en parallèle que le nombre de personnes prêtes à faire don de leurs organes est élevé : en Suisse, près de 80 % des sondé-e-s seraient prêt-e-s à être donneuse ou donneur. Afin de régler cette situation et de sauver des vies tout en soulageant les proches, l’Assemblée fédérale propose un changement de paradigme en passant du consentement explicite au consentement présumé.
Étant donné que la volonté de la personne décédée de donner des organes ou non est inconnue dans la majorité des cas, les proches sont, selon la loi actuelle, obligés de prendre la décision pour celle-ci. Ainsi, s’ils devaient manifester leur opposition au prélèvement d’organes, et ce même si la personne décédée y était favorable de son vivant, le prélèvement est automatiquement interdit.
La nouvelle version de la loi introduisant une conception élargie du consentement au don, toute personne décédée devient potentiellement donneuse d’organes à moins qu’elle ne s’y soit opposée au préalable de son vivant. Les proches peuvent également s’opposer au don d’organes au nom de la personne décédée. Cependant, dans tous les cas, et contrairement à la loi actuelle, la procédure n’est pas automatique. En effet, un entretien avec les proches sera obligatoire, ce qui permettra de garantir le respect de la volonté de la personne défunte.
Référendum au sujet de la reprise du règlement de l’UE relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX)
Les membres présents appellent également les électrices et électeurs à voter NON à l’augmentation du financement accordé par la Confédération à l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes nommée FRONTEX.
Cette agence, qui est appelée à devenir une véritable armée permanente de 10'000 personnes et a vu son budget considérablement augmenter entre sa création en 2005 et l’année 2021, passant de 6 millions à 11 milliards d’euros pour la période 2021-2027, a comme principaux mandats le rapatriement de « personnes en migration irrégulière » et donc la participation directe ou indirecte à des refoulements illégaux ainsi que la planification et la mise en œuvre d’expulsions dans toute l’UE. Afin de mener à bien ses mandats, FRONTEX opère directement aux frontières extérieures de l’UE et à l’intérieur des États européens mais également dans un nombre croissant de pays tiers. À titre d’exemple, nous pouvons mentionner sa coopération avec les garde-côtes libyens qui interceptent les bateaux de personnes migrantes et les ramènent de force en Libye, pays dans lequel elles sont détenues et soumises à d’atroces actes de violence.
Par ailleurs, alors que les missions officielles de sauvetage sont de plus en plus réduites, FRONTEX soutient parallèlement l’extension de la surveillance aérienne en Méditerranée. Ses analyses de risques lui servent d’autolégitimation pour développer toujours plus son rayon d’action, ce qui prouve que ses activités s’inscrivent dans un narratif raciste criminalisant la migration. Cette politique d’une UE forteresse dont cette agence est le bras armé a, depuis 1993, coûté la vie à plus de 44’000 personnes, et ce sans compter les très nombreux cas non signalés.
En tant que membre de l’espace Schengen, la Suisse soutient ladite agence financièrement et en personnel. Bien que la JSJ soutienne le fait que notre pays fasse partie dudit espace, elle refuse toute extension de la contribution de celui-ci à cette agence et donc au régime isolationniste et violent de l’UE. Par ailleurs, elle ne craint aucunement une expulsion de la Suisse de l’espace Schengen étant donné que certaines décisions européennes liées à l’accord relatif audit espace ont été adoptées par la Confédération avec plusieurs années de retard. Pour toutes ces raisons, les membres de la Jeunesse socialiste jurassienne exigent de la part du Conseil fédéral la renégociation des conditions de financement des activités de FRONTEX afin que la Suisse n’ait pas les mains encore plus tachées de sang.
Objet cantonal
Initiative populaire « Les plaques moins chères ! »
La JSJ appelle également le corps électoral à voter NON à l’initiative populaire cantonale intitulée « Les plaques moins chères ! ».
Malgré le fait que l’actuel système d’imposition des véhicules soit inadapté et que l’impôt sur les véhicules dans le canton du Jura soit le plus élevé de Suisse, la Jeunesse socialiste jurassienne estime que cette initiative populaire ne constitue aucunement une solution adaptée au contexte actuel pour différentes raisons.
Nous avons affaire, dans notre canton, à un double problème : non seulement l’État jurassien fait face à un déficit abyssal qu’une baisse d’impôts ne fera que creuser, mais les classes précarisées et moyennes de sa population (qui, dans leur immense majorité, ont besoin d’une voiture pour mener l’ensemble de leurs activités quotidiennes) vivent également dans un enfer fiscal auquel l’impôt sur les véhicules contribue. De surcroît, nous vivons une période de crise climatique, raison pour laquelle il relève du non-sens absolu, comme le revendique implicitement l’initiative « Les plaques moins chères ! », de prôner l’utilisation de la voiture au détriment d’autres modes de transports non seulement considérablement plus écologiques mais également meilleur marché et socialement plus justes comme les transports publics ou la mobilité douce.
Afin de répondre à ce double problème, la Jeunesse socialiste jurassienne propose plusieurs solutions. En premier lieu, il est, selon elle, nécessaire de modifier la méthode de calcul de l’impôt sur les véhicules afin que celle-ci se base sur des critères socialement acceptables, par exemple la valeur à neuf du véhicule immatriculé, et ce peu importe que le véhicule soit acheté ou loué auprès d’un établissement financier. Elle propose également une révision complète de l’échelle d’imposition des véhicules de telle sorte que celle-ci soit progressive, ce qui aurait comme conséquence non seulement le fait que les personnes possédant les véhicules les moins chers soient moins imposées qu’actuellement, mais également que celles détenant les voitures les plus chères le soient nettement plus qu’aujourd’hui. De surcroît, la Jeunesse socialiste jurassienne demande une réduction des investissements dans le réseau routier de telle sorte que les montants économisés puissent être alloués au financement de l’offre en transports publics et des infrastructures de mobilité douce.
Toutefois, il sera impossible de répondre à toutes ces revendications par une simple modification de la base de calcul de l’impôt sur les véhicules et une réduction généralisée dudit impôt comme l’exige l’initiative « Les plaques moins chères ! ». En effet, les enjeux relatifs audit impôt s’intègrent dans une réflexion plus globale concernant la mobilité. Celle-ci étant d’ailleurs le premier facteur d’émissions de gaz à effet de serre de notre pays et le réchauffement climatique induit par lesdites émissions étant une question de classes dont les mouvements socialistes se préoccupent, cela justifie le fait que la JSJ veuille participer activement à ladite réflexion.
Le comité de la Jeunesse socialiste jurassienne – JSJ
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