31 août : Une « descente aux Enfers » pour la dignité des paysan·ne·s et la justice climatique
Samedi 31 août, le mouvement de la grève du climat (GdC) mettra à l’honneur les zones rurales et périphériques lors d’une journée nationale de manifestations décentralisées. Dans le Jura, les Franches-Montagnes connaîtront leur première manifestation pour le climat, impulsée par les militant·e·s de la GdC et portée par les habitant·e·s de la région. Objectif : permettre aux habitant·e·s des campagnes, et notamment au monde paysan, de prendre la parole sur le sujet brûlant du changement climatique.
Depuis plus de 6 mois, les manifs et grèves scolaires pour le climat secouent régulièrement la Suisse. Elles se sont jusqu’alors surtout cantonnées aux villes ; c’est maintenant aux campagnes d’élever la voix ! Après deux réunions de préparation avec des paysan·ne·s de la région, la grève du climat (GdC) lance un appel à se rassembler à Saignelégier, le samedi 31 août, dès 10h30, à la place Roland-Béguelin, où se déroule le marché. S’en suivra une marche d’environ une heure et demie, qui s’achèvera par une « descente aux Enfers », jusqu’à un pâturage situé dans le village du même nom. Sur place, des discours, un sit-in, un atelier et des échanges plus informels auront lieu à partir de 13h.
Un tract a été réalisé pour l’occasion, reflétant les revendications de la GdC et celles des paysan·ne·s. Les participant·e·s se sont très vite mis d’accord pour placer la question des sols et des écosystèmes au centre de leur argumentaire. Comme l’affirme le dernier rapport du GIEC, des changements de mode de production agricoles, urgents et nécessaires, doivent aller de pair avec la protection et la restauration d’écosystèmes clés, comme les forêts et les terres humides. Véritables « puits de carbone », les tourbières franc-montagnardes sont des biotopes à protéger soigneusement, au même titre que nos forêts.
En ce qui concerne l’agriculture, les politiques en la matière doivent viser une exploitation durable des sols, permettant de stocker du carbone, tout en protégeant la biodiversité. C’est essentiel pour la protection du climat, mais aussi pour la dignité des productrices et producteurs, qui sont aujourd’hui « pris en tenaille entre l’exigence de produire toujours plus avec toujours moins et des défis environnementaux croissants, imputables au moins partiellement au changement climatique en cours » (extrait du tract). L’intention de la GdC et du groupe d’habitant.e.s des Franches-Montagnes n’est donc pas de juger les paysan·e·s qui pratiquent l’agriculture conventionnelle, mais bien de mettre en lumière les difficultés auxquelles elles et ils sont confronté.e.s.
À l’opposé des logiques mercantiles de l’agro-industrie, la transition vers une gestion soutenable des sols requiert une alliance entre les mouvements écologistes et les luttes paysannes, dans une perspective de « justice climatique ». De vraies aides publiques doivent par exemple être mises en place, pour assurer aux paysan.ne.s une reconversion sereine. Après le succès des grèves scolaires, la GdC juge primordial de permettre une mobilisation accrue de la population travailleuse. C’est le seul moyen d’accroître la pression sur les dirigeant.e.s politiques pour qu’ils mettent en œuvre une transition écologique réelle, à la hauteur de l’urgence et socialement juste.